La police brésilienne a dispersé avec des gaz lacrymogènes une manifestation d'Indiens et de travailleurs sans-abris contre la Coupe du monde, aux abords du stade de Brasilia, mardi 27 mai.
La manifestation se déroulait dans le contexte d'une vague de protestations et de grèves dans plusieurs secteurs (chauffeurs de bus, professeurs, policiers). Les grévistes et les manifestants profitent de la visibilité donnée par le Mondial, qui doit débuter le 12 juin, pour mettre en avant leurs revendications.
Lire le billet de notre correspondant : Jour de colère au Brésil

Des policiers du bataillon de choc ont cette fois chargé plus d'un millier de manifestants dont des enfants et des vieillards pour les empêcher de s'approcher du stade Mané Garrincha, où se trouve le trophée du Mondial, exposé au public. Le complexe sportif doit accueiller plusieurs matches de la compétition entre le 12 juin et le 13 juillet.
Certains manifestants ont répondu en lançant des pierres contre les 700 policiers qui protégeaient l'arène « La Coupe est pour qui ? Elle n'est pas pour nous ! La Coupe, je n'en veux pas, je veux de l'argent pour l'Education et la Santé ! »», clamait dans un haut-parleur un manifestant.

Peu avant, quelque 500 chefs indiens dont le célèbre cacique Raoni, défenseur de l'Amazonie, étaient montés sur le toit du Parlement pour réclamer des droits pour leurs peuples. En peintures de guerre et armés d'arcs et de flèches, les Indiens sont descendus pacifiquement du toit du Congrès avant de parcourir la grande avenue bordée par les ministères.
A Brasilia, les indigènes avaient d'abord, dans la matinée, chanté et prié sur la Place des trois pouvoirs où se trouvent le palais présidentiel, le Parlement et la Cour suprême.

Un membre de l'ethnie Truká du Pernambouc, paré d'une coiffe de plumes de perroquet bleu et rouge expliquait :
« Avant de faire la Coupe du monde, le Brésil devrait penser à améliorer l'éducation, la santé, le logement. Nous voyons des manifestations de la population: il ne faut pas dépenser autant d'argent pour un événement qui n'apporte pas de bénéfices. »
Les indigènes du Brésil - qui représentent aujourd'hui 0,3% de la population - ont multiplié leurs manifestations dans la capitale fédérale sous le gouvernement de la présidente Dilma Rousseff, qu'ils accusent de freiner la délimitation de leurs terres au bénéfice des grands agriculteurs.
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